vendredi 28 mai 2010

28 mai : Derniers préparatifs

5h : Réveil ! Le décalage horaire de -2h par rapport à Paris et le soleil qui illumine la modeste chambre depuis déjà une heure nous font ouvrir nos petits yeux fatigues des deux intenses derniers jours :)

5h01 : On se rendormira finalement pour 2 ou 3 h supplémentaires, pour notre plus grand bonheur.

9h : Footing matinal a la fraîcheur du matin pour se rendre au centre de secours de Reikjavik, afin de déposer nos 15 jours d'itinéraire en solitaires... Ambiance très décontractée dans le service, on nous sert le café, enregistre notre balise de détresse, et donne quelques recommandations d'usage. D'après eux, nous ne devrions pas croiser âme qui vive pendant les 10 premiers jours, ce qui est plutôt rassurant ! Si on avait voulu voir du monde on serait sûrement rester a la station Chatelet ! Bref, quelques politesses plus tard, nous quittons le centre avec la certitude que si l'on a pas de nouvelle de nous le 19 juin (jour de notre avion de retour), ils partiront a notre recherche, ce qui constitue un autre point rassurant :)

14h : Contact téléphonique avec une compagnie de Hofn, qui nous amènera lundi a notre refuge de départ, a Joklasel, a l'est du glacier tant convoité, le Vatnajokull. Glacier déjà surnommé par Matias, en France, comme le "Jéjaculeaufioul", terme pour le moins burlesque, et surtout plus facile a retenir...

15h : Achat de l'alcool a brûler pour le réchaud à essence. Le vendeur nous demande presque un autographe, il se contentera pour le moment de l'adresse du blog ;)

15h30 : 2h30 au supermarché du coin pour acheter nos 30 kg de vivres, et encore, il faudra sûrement y retourner demain. Au programme : calories, calories et encore calories... Ce qui signifie, et désole pour toutes les femmes qui se l'interdisent : chocolat, chocolat, et encore chocolat :D

19h : Pizza, Coca-Cola, petite sieste. Petits contes et légendes sur le Dr. Livingstone ou sur Jean-Louis Etienne. Nous voila parti pour une deuxième nuit dans cette petite capitale de 120 000 âmes.

(C'est notre avant-dernier jour avec un accès à internet, avant que Matias ne prenne le relais, bien au chaud, depuis sa tour à La Défense, à Paris)


Vérification de l'itineraire pour l'ascension du Hvannadalshnjúkur


La bouffe des 15 jours... calculée à la calorie pret.


Presque tout est la : la bouffe sur la gauche, les pulkas en orange, les skis, les chaussures, les baudriers, le matériel d'alpinisme, les voiles de kite, le téléphone satellite, les talkie-walkies, gps, pharmacie...et j'en passe :)

26-27 mai : Arrivée à Reikjavik

26 mai.

19h : Dernier apéro à Paris. Montbazillac, saucisson, Martini et olives... tout est la :)

23h : Réunion tardive avec Matias pour la mise en place des procédures. C'est lui qui nous communiquera les conditions météo tous les 3 jours sur le téléphone satellite. C'est aussi lui qui retranscrira sur le blog les messages qu'on lui enverra. Et à 1,5 $US la minute d'appel, on fera bref :)



27 mai.

00h-4h30 : Derniers préparatifs. Vérification de la check-list. Ménage de l'appart. Dodo !

7h30 : Le réveil sonne...
7h40 : Il sonne encore......
7h50 : Toujours.......... :)
8h : Lever. Douche. Départ pour le RER B a Chatelet.

9h : 1 km plus loin, début d'ampoules aux doigts à cause de nos luges remplies à ras bord (et même plus). Chargement dans le RER difficile vue la taille des luges. On roule vers Charles de Gaulle. Première étape réussie !

11h : Démontage des luges et de leur chargement. Emballage des 10 bagages.

14h: Décollage.

17h : Atterrissage à Reikjavik.

18h : Remontage des luges et du chargement.

18h30 : Dernier kilomètre de galère. Nous sommes enfin arrivés à la ghuest-house. Ouf !


Les 2 luges dans le RER, direction Charles de Gaulle


Aterrissage sans souci à Reikjavik


L'attente des bagages hors gabaris est un peu longue....


Les voila ! C'est pas gagné...

10 avril : La logistique

Le départ de la capitale Reykjavik est fixé aux alentours du 1er juin 2010, en bus. En quelques heures nous serons déposés dans la ville de Fagurhôlsmyn, à quelques kilomètres du glacier, puis en 4x4 pour l'approche finale. La traversée du glacier ne fait qu'une centaine de kilomètres à vol d'oiseau. Mais par la terre, les nombreux détours, les crevasses, et les ascensions au piolet rendent long et fastidieux le chemin pour accéder sur le dessus de la calotte qui se situe à environ 1000 mètres d'altitude.

À raison de sept heures de randonnée par jour, il faut compter environ quinze jours pour réaliser l'aller et le retour. Une fois rendu sur la calotte, nous serons tractés par nos voiles de "kite" lorsque le temps le permettra, cette technique devrait rendre plus rapide la traversée. Si les conditions le permettent, l'expédition s’achèvera par l'ascension du toit de l'Islande, le Hvannadalshnukur, qui culmine à 2120 mètres.

L'expédition repose sur le principe du camp itinérant en autonomie totale. Tentes, vivres, crampons, voiles et matériel de camping nécessaires devront être transportés par les deux membres de l'équipe. Ceci est rendu possible grâce à un traîneau appelé « pulka » que les randonneurs devront tirer à longueur de journée, que ce soit avec les chaussures à crampons ou à ski, tractés par la voile ou non.

Le poids d'une pulka est d'environ 60 kg, et chaque gramme est étudié soigneusement avant le départ.


Itinéraire de l'expédition

6 avril : Un peu d'histoire... et de géographie !

Nous avons pour destination l'Islande, une île située aux confins de l'Europe dans l'Atlantique Nord. Cette ''terre de glace'', située à l'endroit où se séparent les plaques tectoniques américaine et eurasienne, au niveau du cercle polaire arctique, est un haut lieu du volcanisme, et son isolement rappelle que l'Homme n'y a guère sa place.

Ce bout de terre de 100 000 km2, situé entre 63°30 et 66°30 de latitude, abrite environ 300 000 habitants répartis sur le pourtour de l'île, le centre étant inhabitable. Il apparaît dans l'histoire vers le VIIIe siècle, lorsque des moines irlandais, à la recherche d'une terre isolée, découvrirent cette île. Ce n'est que plus tard, avec des expéditions vikings, que ce territoire fût colonisé.

De nos jours, l'Islande est recouverte à 13 % de glace et possède la 3ème calotte glaciaire en importance après l’Antarctique et le Groenland : le Vatnajökull. Ce glacier est unique au monde : la température élevée de sa glace, due à l'activité volcanique cachée sous son imposante masse, y est proche de 0°C. Et il n'est pas rare de voir des régions entières de glace fondue emportées par des soubresauts. L'objectif principal de cette expédition est précisément la traversée de ce glacier.


Au sud de l'ile sur la photo, on observe aisément la fumée marron qui sechappe du Eyjafjoell. Nous serons heureusement a 200 kilomètres plus à l'est...

3 avril : Préambule

Au 21ème siècle, la Terre ne possède plus vraiment de paradis caché. La curiosité de l’Homme et les avancées technologiques ont permis par le passé d’explorer les 7 continents, des fosses les plus profondes jusqu’aux montagnes les plus hautes. Ce constat force la nouvelle génération d’explorateurs à innover et à mettre en œuvre de nouvelles techniques pour appréhender avec un regard neuf les coins les plus reculés de la planète.

Dans un monde de plus en plus urbanisé, où l’on court sans cesse après le temps, les humains se déconnectent progressivement de la Nature et perdent peu à peu de leur liberté. C’est aux gens créatifs, comme les artistes, les chercheurs, les aventuriers, de faire rêver les gens, de faire avancer les mentalités, et de donner une direction nouvelle aux générations qui nous suivront.

C’est dans ce contexte que nous avons décidé de mettre en place cette expédition en ski de randonnée tracté par une voile sur le plus grand glacier d’Europe. Ce défi sportif, qui pousse au dépassement de soi, amène également un souffle de liberté dont l’homme moderne à besoin. Une expédition de ce type, en totale autonomie dans un environnement hostile, nous rappelle également que l’Homme doit savoir rester humble face à la Nature car au final, c’est bien elle qui a le contrôle.