Photos

Tout ce qui suit se passe en Islande, une île située aux confins de l'Europe dans l'Atlantique Nord. Cette "terre de glace", située à l'endroit où se séparent les plaques tectoniques américaine et eurasienne, au niveau du cercle polaire arctique, est un haut lieu du volcanisme, et son isolement rappelle que l'Homme n'y a guère sa place.



Le but de l'expédition est de faire la traversée du plus grand glacier d'Europe, en partant de Jöklasel à l'est, se rendre au volcan Grimsvötn, puis de revenir vers Skaftafell, en faisant l'ascension du Hvannadalsnukur qui se situe sur le chemin.




Heureusement, pour nous soutenir, l'entreprise Bol d'air a apporté sa contribution !

"Offrez-vous les Vosges avec Bol d'air et profitez des nombreuses activités nature : parc d'aventure, parapente, saut en élastique, fantasticable, snowkite... Bol d'air vous propose aussi la location de chalets et de gites dans les Vosges pour un week end en famille ou les vacances".



Ainsi que l'École de technologie supérieure de Montréal.

"L'École de technologie supérieure (ÉTS), membre du réseau de l’Université du Québec, est spécialisée en génie d'application et en technologie, et a pour mandat l'enseignement universitaire et la recherche."




Le problème quand on organise soi-même son expédition, c'est qu'on essaye de faire avec peu de moyen...
Le résultat s'en ressent dans les transports par exemple. Ici, nos pulkas dans le RER à Paris, heureusement que ce n'était pas l'heure de pointe !


Bref, malgré la galère du RER, nous arrivons quand même à bon port, sans souci, à l'aéroport de Reikjavik


Et bien que cet aéroport détienne le prix du "Best airport in Europe", l'attente des bagages hors gabarit y est un peu longue.....


Finalement, tout est la..vérifions ça sur la photo suivante...


En fait, presque tout : les pulkas en orange, les skis, les chaussures, les baudriers, le matériel d'alpinisme, les voiles de kite, le téléphone iridium, les talkie-walkies, gps, pharmacie...et j'en passe :)


Il ne manquait plus que la bouffe pour 15 jours :D Pour les plus observateurs...OUI on aime les pâtes !


Dernière vérification des points GPS, puis départ pour le bus !


Jökulsárlón, le lac glaciaire le plus réputé d'Islande, avec en arrière-plan les premières "langues" qui descendent du glacier Vatnajökull. Le départ est prévu pour le lendemain.


Et effectivement, dès le lendemain midi, on se fait déposer en 4x4 au bord du glacier, à Jöklasel, à l'est du Vatnajökull.Cette première journée, qui s'est fait en majorité sous une pluie givrante, était une "journée blanche". On comprend très bien pourquoi avec cette photo... pas de trace, pas de visibilité, pas de soleil, le GPS fût de rigueur pour nos premiers kilomètres...


Comme chaque soir, la première chose à faire est de monter la tente. On creuse un peu la neige sur 10 ou 15 cm, on aplanie avec un ski, et on la monte.
Ici, la tente essaye de sécher un peu au vent avant son installation.


Et pendant que l'un fait à manger, l'autre prépare l'intérieur de la tente, puis attend patiemment, au chaud, son succulent plat de pâte quotidien. À noter que la "TNF Mountain 25" est vraiment spacieuse à l'intérieur, avec une hauteur confortable et de nombreux rangements...


Puis, après la vaisselle, vient le temps du dodo. Les températures, autour de -10 la nuit, ne sont pas polaires, juste hivernales. Cela permet de ne pas mettre de cagoule intégrale. Par contre cela nous oblige à remplir nos duvets avec les vêtements humides pour qu'ils puissent sécher pendant la nuit :)


Le lendemain matin, petit-dej !! Gâteaux secs, eau chaude, chocolat, et céréales. Miammmm !


Et voila le campement, au milieu de ce désert hostile, où nous ne croiserons aucun animal durant les 12 jours de traversée.


La longueur moyenne des étapes est de 15 km. Ce qui laisse entre 5 et 7h de marche, seul avec soi-même, pour prendre le temps de penser... Les paysages blancs sont immenses, et le reflet de la lumière sur le sol ne manquera pas de nous cramer le visage dès les premiers jours ! Sur cette photo, la ligne d'horizon ne nous paraissait qu'à 1km... en fait elle était à une demi-journée ;)


Heureusement, dans cette immensité, nous avions prévu les kites. Ici, notre access 2 de 10 mètres carrées ne demandent qu'à prendre son envol.


D'ailleurs ça va être le cas dans peu de temps.


Et c'est parti.... les quelques noeuds de vent ne nous permettent pas d'atteindre des vitesses fulgurantes, mais la sensation de glisse est présente et nous apaise :) Les quelques fois où nous avons sorti les voiles, c'était souvent pour aller ailleurs que dans la bonne direction, mais qu'importe !....


Parfois le vent s'énerve.. on atteint alors les 20, 25, 30...et même 35 km/h..alors on en profite ! Pour les grands débutants que nous sommes, ça nous suffit ! On se retourne fréquemment pour observer les gerbes de neige et vérifier que les pulkas sont toujours la :)


Mais la réalité revient au galot. Il faut reprendre le bon azimut... Alors on remet les peaux de phoques sous les skis, et on repart comme en 40 ! De plus, en journée, les températures sont assez hautes, entre 0 et 3 degrés, alors on chauffe, on transpire, et on prie pour que quelques nuages viennent nous faire un peu d'ombre.


Parfois on croise cela, et on se dit qu'on aimerait pas être la quand ça s'ouvre...


En fin de journée, exténués et en plein cagnard, nos sens ne savent même plus reconnaitre si il s'agit d'un désert de sel, de neige ou de sable. C'est un désert, point !


L'autre problème est que depuis 3 jours, le terrain s'empire au fur et à mesure que l'on file vers l'ouest. Les simples trous deviennent de véritables cratères impraticables. Des creux pouvant aller jusqu'à 1m ralentissent la progression de nos pulkas de 50kg.


Mais au bout du calvaire, il y a le Grímsvötn, la récompense de 5 jours de marche. Ce volcan, très actif, rentre en éruption tous les 10 ans. Des fumerolles s'en échappent continuellement et rendent la balade sur la crête des plus trépidante :)


Les cendres qui se déposent avec le temps forment des pyramides très esthétiques.


Vue sur le cratère du volcan, recouvert par un lac gelé. La photo dit tout : c'est époustouflant !


Cette première étape, l'arrivée au Grímsvötn, a été l'occasion de faire une pause d'une journée, afin de réparer les bobos au pieds et de reprendre des forces. On a profité de cette journée off pour aller "visiter" une grosse crevasse que l'on avait évité la veille. Ici, simulation d'un corps qui tombe dedans, avec la corde bien tendu, et le piolet planté dans la neige pour bloquer la chute !


Bien assuré par des ancres à neige (piolet enfoncé de travers à 50cm sous la neige), on a pu descendre au fond, et explorer un peu les environs. C'était.....comment dire....super impressionnant, mais la pensée qu'un bloc pourrait lâcher et nous tomber dessus nous a poussé à vite remonter.


On est donc remonter en utilisant la technique du mouflage. Technique de sauvetage où l'on s'auto-assure pour remonter de la crevasse seul, même si elle fait 15m de profondeur :P


Pendant la montée, on en profite pour immortaliser la face cachée des crevasses : le "pont de neige" ! Celui-ci est vraiment solide car il doit faire 1.5m. Mais on a souvent espérer ne pas tomber sur des plus fragiles, et quand nos craintes étaient trop grandes, on s'encordait afin que l'un puisse arrêter la chute de l'autre.


En repartant du Grim, vers l'est, le vent s'est remis à souffler un peu, alors.....on en a encore profiter :D Même si le terrain n'était pas des plus propices pour faire de la vitesse...


Il est difficile de continuer sans vous parler du Gouda, cette tranche de fraicheur qui nous attendait à la fin de chaque journée.... :) C'était presque devenu une raison de vivre dans les moments les plus difficiles... (bon j'exagère peut-être un peu la)


L'avant-avant dernière nuit sur le glacier, on contemple le chemin parcouru, et surtout on profite de cet isolement, ce silence, cet luminosité, ces instants magiques qui resteront dans nos mémoires. Surtout que nous ne le savions pas encore, mais une tempête se préparait pour le lendemain...


Au reveil, on repart en se disant qu'il ne reste plus que 2 jours. Alors on marche à bon rythme, pendant 30 minutes, une heure, puis le ciel se couvre, et une mer de nuages surgit de derrière la montagne, on ne l'avait pas vu arriver !Nous continuons donc notre chemin dans les nuages gorgés d'eau, avec le vent qui commence à se lever. On continue. La visibilité de 20m commence à nous poser de sérieux problèmes pour voir les éventuelles crevasses, très courantes dans le terrain que nous pratiquons. Les rafales de vent commencent à atteindre les 50, 60, voire 70 km/h. La pluie givrante se déchaîne. La progression est lente et dangereuse. On s'encorde donc et on sonde chaque mètre avant de le parcourir.On continue. Nos membres sont glacés, la visibilité toujours nulle, et la sonde s'enfonce à plusieurs reprises dans des ponts de neige, le GPS n'a plus de pile (Loi de Murphy oblige), on rebrousse finalement chemin....


Quelques dizaines de mètres en arrière, on sonde le terrain, puis on installe le campement, qui restera finalement plus de 36h dans la tempête. On en profite pour dormir, manger, dormir, manger, et toujours dormir, en attendant une fenêtre météo nous permettant de sortir d'ici pour aller gravir le toit de l'Islande.


Le lendemain matin, grand beau, super soleil et vue sur la mer (qu'on avait pas vu depuis 11 jours), un réveil enivrant :D On se rend compte où l'on est passé la veille... et on se réjoui d'avoir fait demi-tour, nous n'étions qu'à quelques mètres d'une falaise........


Le lendemain de cette tempête, nous commençons donc l'ascension du sommet du Hvannadalsnukur, qui n'était plus qu'à quelques kilomètres de notre campement.


Le paysage est magnifique car on aperçoit la côte et même un peu la mer. On a laissé les pulkas en bas pour ne pas s'encombrer inutilement.


L'ascension avait commencer avec les skis de randonnée, mais la pente devenant vraiment pentue, nous sommes passé aux crampons rapidement. Ici, sur le toit de l'Islande, nous considérons comme réussi les objectifs que nous nous étions fixé :D


Puis viens le moment de la descente.


En retrouvant les pulkas, quelques noeuds de vent nous permettront de profiter une dernière fois des kites, avant d'entamer la descente de 2000m de dénivelé.


Ces 2000m, d'ailleurs, ne furent pas des plus évidents. Au début, sur le glacier, l'allure était vive, nous pouvions skier normalement avec les pulkas qui virevoltaient à chaque bosse. Cependant, en perdant de l'altitude, la neige a rapidement fait place à la roche. Et tandis qu'il ne restait que 3km à faire pour nous rendre à la route et faire du stop, nous avons mis 6 heures à les parcourir..... On appelle ça "un vrai plan galère" !!


Finalement, après une arrivée à 1h du matin sur une route déserte, c'est dans la matinée que nous avons pu regagner le camping de Skaftafell, situé à 12 kms de la. Le grand ménage pouvait enfin commencer, comme on peut l'observer ci-dessus :)


Toujours au camping, avec en arrière-plan le sommet que nous avions gravi la veille.La traversée du plus grand glacier d'Europe était (dèjà) arrivée à sa fin, après 12 jours de ski de randonnée en totale autonomie. Durant ces 2 semaines, nous avons quand même croisé 7 personnes le dernier jour, 2 oies sauvages vers le milieu du périple, et quelques moustiques le jour d'avant la tempête. Comme quoi nous n'étions pas si isolés finalement :P La prochaine destination ?!?!..... on verra ! :)


En petit bonus, quelques photos que nous avons prises durant les jours qui nous restaient sur l'île. Ici, à 50 kilomètres du cercle polaire, un "coucher de soleil" (qui en fait ne se couche jamais vraiment)


Des chevaux bien brushingés.....


Un des multiples fjords du nord-ouest de l'Islande.


Une chute d'eau gigantesque en arrière-plan. Presque aussi impressionnante que celles du Niagara, mais....sans touriste !


Des mers de nuages qui déferlent devant nos yeux... bien au chaud à l'entrée de la tente.


Et encore des chutes...


Puis enfin, la photo "fond d'écran d'ordi", obligatoire dans chaque voyage :)


Ici, après 2 heures de recherche intensive dans la pluie et le brouillard, l'endroit rêvé pour un dernier jour en Islande : un bout de rivière à 36 degrés, fruit de la rencontre entre une rivière d'eau vraiment froide provenant des glaciers, et d'une rivière souterraine chauffée par le magma. Et sans touriste s'il vous plait... ce genre de lieu, ça se mérite :D L'instant est magique, nos yeux se ferment, nos pensées s'évadent....il sera vraiment difficile de partir d'ici.....mais... l'avion nous attend......


Alors en attendant l'avion, on se fait un petit barbecue devant l'aéroport. Ce sont nos dernières heures sur cette île magique et sauvage. On se remémore les meilleurs moments, les pires aussi, on ouvre le vin et on savoure les saucisses. Notre conclusion : c'était quand même 3 semaines complètement géniales :D